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Fragments d'Innsmouth 24 (47)

  Une brève recherche sur internet avait apporté quelques renseignements à Catherine à propos de Sylvain Soupire : l’homme était un consultant en sécurité électronique et dirigeait une société minuscule mais très prospère au Luxembourg. Il était également viticulteur dans le toulois et ses vins étaient plutôt bien notés. Chose curieuse pour un informaticien, il n’était guère présent sur les réseaux sociaux, au contraire de ses deux sociétés. Cela, elle l’avait appris grâce à un ami de son père qui y sévissait régulièrement. Chose encore plus curieuse, il était connu dans le milieu de l’ésotérisme en tant que chasseur d’escrocs. Il avait même témoigné dans quelques procès pour défendre les intérêts de familles voulant arracher l’un de leurs proches à l’influence de gourous avides. Pourtant, ce chevalier blanc avait une réputation des plus sulfureuses dans le monde de l’informatique. Il aurait été jadis connu sous le surnom de « baron rouge » en référence à un pilote allemand de la premi

Fragments d'Innsmouth 23 (46)

  Le soir venu, ils regardèrent le journal télévisé local, comme le professeur Leduc les avait invités à le faire. Ils y virent le dirigeant de Green Eons France en compagnie de la femme qui avait voulu ordonner le lynchage de Catherine à ses troupes quelques temps auparavant. Malgré l'absence de maquillage, la jeune femme l'aurait reconnue entre mille. La dernière déclaration du chef de l'organisation fut que les assurances qu'il avait reçues de la part du gouvernement français quant au sérieux des chercheurs et à leur respect de l’environnement lui avaient semblé satisfaisantes mais que son mouvement resterait vigilant car il était profondément déçu par le manque de conscience écologique dans le pays et très inquiet de la légèreté criminelle de bon nombre de ses habitants. Ils virent ensuite le professeur Leduc devant le chantier de fouilles qui semblait avoir repris son aspect normal. Lui aussi était satisfait par la tournure qu'avaient pris les événements et i

Fragments d'Innsmouth 22 (45)

  Le lendemain, après un bref petit-déjeuner, la matinée fut consacrée à la rédaction du début du rapport demandé par leur chef afin de rendre compte de leurs activités, de leurs piètres résultats et aussi de justifier leurs notes de frais auprès de la comptabilité. Ce pensum fut surtout l’œuvre de Marc qui eut l'occasion de prouver sa maîtrise du langage administratif puis des discours neutres nécessaires à de pareils exercices. Il devint le héros de ses deux amies quand il leur montra la liasse de factures qu'il avait pensé à demander, y compris celles qu'elles-mêmes avaient négligées ou égarées ici et là. Enfin, à l'heure dite, ils retrouvèrent Gérard et ils prirent tous ensemble l'entrée d'un chemin de traverse qui longeait partiellement l'allée où ils avaient laissé leurs voitures la veille avant de bifurquer. -On va commencer par le plus évident. C'est tout près et la plupart des gens remarque quelque chose, sauf ceux qui ne le veulent pas, bien

Fragments d'Innsmouth 21 (44)

  Vêtus de tenues appropriées et portant des casques de chantier, les trois envoyés du professeur Leduc suivaient les employés de l'ONF qui les guidaient vers l'entrée des grottes qu'ils étaient venus visiter sous la petite pluie qui n'avait pas cessé de tomber depuis leur lever, à six heures du matin. Il était neuf heures et demi et, depuis leur entrée dans la forêt de Haye, ils n'avaient croisé que quelques coureurs souvent accompagnés de leur chien. Ils avaient abandonné les voitures sur une voie carrossable puis avaient suivi une percée dans la végétation où on voyait ça et là des ornières remplies d'eau laissées par de gros véhicules, sans doute utilisés par des bûcherons. Au bout d'environ cinq minutes, ils parvinrent à un affaissement de terrain au fond duquel débutait une sorte de tunnel bien étayé qu'ils découvrirent quand l'un de leurs compagnons eut ouvert une porte faite de lattes de bois de bois soigneusement cadenassée. -Voilà, nous

Fragments d'Innsmouth 20 (43)

  Trois jours plus tard, vers quatorze heures, Catherine arpentait les rues du vieux Villers en compagnie de Marc et Mélissa. Il y avait peu de passants à cette heure dans ce lieu essentiellement résidentiel où la circulation était assez rare. La photographe attendait le bon moment pour capturer l'image d'une statuette de la Vierge à l'Enfant qui ornait la façade d'une maison ; quand Catherine la lui avait montrée la veille, elle lui avait prêté assez peu d'attention jusqu'à ce qu'elle vît comment la lumière jouait sur ses formes ; le matin venu, elle avait insisté pour revenir à cet endroit à l'heure de son choix. Catherine avait été soulagée d'apprendre que Marc avait tout dit à sa fiancée à propos de ses séjours dans les contrées du rêve depuis longtemps, qu'elle avait elle-même essayé de s'y rendre avec succès et qu'ils s'y étaient retrouvés. Qu'il eût partagé ses soupçons puis ses certitudes à propos de Catherine avec sa pro